ATELE NOIR DE COLOMBIE (Ateles fusciceps robustus)

Classe : Mammalia

Ordre : Primates

Famille : Cébidés

Genre : Ateles

Espèce : fusciceps 

Il existe à l'heure actuelle 7 espèces d'atèles :

- Ateles belzebuth (atèle à ventre blanc)

- Ateles chamek (atèle à tête noire)

 - Ateles geoffroyi (atèle de Geoffroy) : sous-espèces A. g.  azuerensis, A. g.  frontatus, A. g. geoffroyi, A. g.  grisescens, A. g.  ornatus, A. g.  vellerosus, A. g.  yucatanensis

-  Ateles hybridus (atèle varié) : sous-espèces  A. h. hybridus,  A. h. brunneus

-  Ateles marginatus (atèle à moustache blanche)

- Ateles paniscus  (atèle noir)

- Ateles fusciceps : sous-espèces A. f. fusciceps fusciceps , A. f. robustus 

    

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Description

Les atèles noirs de Colombie ( A. fusciceps robustus ), aussi appelés singes-araignées, font partie des singes du Nouveau Monde les plus grands. Ils sont entièrement noir à l’exception de quelques poils blancs
sur le menton.

Ces animaux possèdent plusieurs particularités physiques.

1/ Ils ne possèdent que quatre doigts à leurs mains mais 5 à leurs pieds : leurs mains sont dépourvues de pouce et présentent des doigts allongés ce qui en font de bons crochets et améliore le déplacement dans les arbres.

2/ Les atèles sont munies d'une queue préhensile qui constitue une «cinquième main » d’où le nom de «singes araignées». Longue de 71 cm à 85,5 cm, l'extrémité de cette queue est très perfectionnée et présente sur sa face interne une zone de peau nue qui donnent plus d’adhérence à la prise et augmente également la sensibilité tactile.

3/ Il existe un dimorphisme sexuel bien particulier : l’appareil génital femelle est très long, de type péniforme que l'on pourrait facilement confondre avec le pénis d’un mâle.

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Habitat

On trouve les atèles noirs de Colombie dans les zones de forêts primaires humides de l'ouest de la Colombie. Ces animaux peuplent la moyenne et la haute canopée en passant pratiquement 75% de leur temps à une hauteur de plus de 25 mètres au-dessus du sol. 

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Mode de vie, structure sociale et reproduction Les atèles noirs de Colombie sont diurnes et polygames. Les principales activités sont le repos, les déplacements, la recherche de nourriture, l'alimentation et les contacts sociaux. Ces singes vivent en groupe multi-mâle/multi-femelle de taille variant entre 20 et 70 individus ! Ce sont les mâles qui dominent. Cependant, seulement quelques individus (en général trois) se déplacent ensemble la journée : c’est le principe de « fission-fusion ». Les groupes se scindent en plusieurs unités sur un même territoire et ne se regroupent que rarement. Ces petits groupes peuvent être constitué de : - une femelle et un ou plusieurs petits - plusieurs femelles avec leurs petits - un ou plusieurs mâles et des femelles avec leurs petits - des mâles seuls. Le système social des singes araignées semble avoir co-évolué en parallèle avec la spécialisation alimentaire. L’apport en fruits varie énormément avec les saisons. Les subgroupes constituent une alternative en période de sécheresse afin de limiter la compétition alimentaire au sein du groupe en augmentant les zones de recherche alimentaire. Cette espèce n'a pas de saison de reproduction particulière. Les naissances sont donc non saisonnières, et les femelles mettent au monde 1 petit tous les 2 à 3 ans aprés une gestation de 226 à 232 jours. Le jeune est continuellement porté par sa mère, accroché sur le ventre de celle-ci jusqu’à l’âge de 4 ou 5 mois. Il grimpera ensuite sur le dos de sa mère. Jusqu’à 10 mois, les petits sont entièrement sous la dépendance de leur mère. Les jeunes sont allaités jusqu’à 16 mois bien qu’ils aient commencé à se nourrir vers 8 mois avec de la nourriture solide. La femelle porte ses petits jusqu’à 10 mois puis par intermittence jusqu’à 14 mois. La maturité sexuelle est atteinte à 4 ans pour les femelles, 4 ans et demi pour les mâles. La longévité est de 24 ans.

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Régime alimentaire Frugivore, cette espèce se nourrit majoritairement de fruits (80% à 90% de leur ration quotidienne). Elle peut également consommer des jeunes feuilles, des fleurs ou de l’écorce mais aussi quelques insectes ou des larves.

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Comportements et interactions sociales

La locomotion 

La longueur des bras, la forme de la main en crochet ainsi que l’absence de pouce et le développement de la queue font de l'atèle un animal trés adapté à son mode de vie arboricole.
La locomotion des atèles peut se diviser en quatre modèles de base d’utilisation des membres :

- la bipédie et la quadrupédie avec la marche et la course : même si les atèles descendent rarement au sol, ils sont plantigrades et pratiquent donc la bipédie et la quadrupédie. La marche et la course sont également utilisées dans les arbres sur les branches horizontales ou légèrement inclinées.

- la suspension : la brachiation, qui est privilégiée, et le «arm swinging ». Le «arm swinging » est une technique utilisée pour passer un obstacle ou pour parcourir de courte distance. L'atèle se laisse tomber sur une branche et l’agrippe avec ses deux mains. Il utilise sa force de chute pour la transférer en force centrifuge et se projeter vers un endroit non accessible directement (parfois situé plus en hauteur que le point de départ).

- l’escalade.

- le saut : les atèles se déplacent également en sautant d’arbres en arbres en se suspendant aux branches par leurs mains ou leur queue. 

La communication orale
Les atèles possèdent une large gamme de chants et de cris dont voici quelques exemples :

- «long call » (seuls les mâles l’effectuent) : cri caractéristique de chaque individu audible sur 800 à 1000 mètres au sol et à plus de 2000 mètres de distance au-dessus de la canopée. Ce cri permet de localiser les subgroupes.

- «ook-ook » graves et les halètements rythmiques : utilisés dans les jeux

- «ook barking call» : ressemblent à des aboiements pour effrayer un prédateur au sol (homme ou animal). Ce type d’aboiement est émis également lors de situation de conflit.
- cris d'alarme

- "sanglots" : vocalisations amicales qui peuvent également être émis lors de recherche alimentaire.

- «trill » : sorte de gazouillement ou de couinement reflètant une situation d’inconfort social.
- cri de salut : cri bruyant ressemblant à un hennissement de cheval  

 La communication visuelle
 Cette espèce a un panel important d’attitudes visuelles : hochements de tête, des balancements de bras,
des frottements du poitrail, une pilo-érection, des sautillements voir des bonds sur place...

Quelques exemples :

- manifestations d’agressivité chez le mâle : l’animal se déplace à quatre pattes avec le dos arché et la queue portée en point d’interrogation; piloérection de son pelage du cou, des épaules et de la base de la queue; frottements de la glande sternale sur les supports alentours.

- intimidation : debout sur une branche et secouer ou casser les branchages en les laissant tomber sur l’intrus en émettant des grognements, rictus bouche ouverte avec les dents visibles.

Il existerait pas moins de 8 expressions faciales principales dont la significations varie selon la position des oreilles, la fermeture ou non de la bouche et le degré d’extension ou de rétraction des lèvres.

Quelques exemples :

- tendance au conflit : bouche ouverte avec des dents modérément visibles.

- peur : bouche ouverte avec toutes les dents visibles.

- mimique d’apaisement fréquemment utilisée à l’approche d’un partenaire social dominant : yeux mi-clos,  regard dirigé vers le sol et lèvres placées comme pour émettre le son «ou».
- jeunes qui réclament leur mère ou désir d’exploration envers un objet : mimique de moue avec la bouche ouverte mais sans que les dents soient visibles.

- invitation au jeu : bouche est ouverte avec les lèvres décontractées.
- situation de tension : bouche partiellement ouverte avec les dents visibles et une légère rétraction des lèvres.
-  lorsqu’un partenaire s’éloigne, qu’un jeune désire téter sa mère : regard fixe associé avec l’émission d’un gazouillement, bouche légèrement ouverte.

- désir de rapprochement : association d’un hennissement avec la protrusion des lèvres.

 La communication olfactive
Le marquage olfactif est effectué par les deux sexes.
Chez les femelles, le clitoris possède un sillon médian qui retient une goutte d’urine. Cette gouttelette imprègne l’environnement de la femelle. L’urine constitue probablement un indicateur du statut de la femelle dans son cycle oestral. L’activité de reniflement est une activité prédominante du mâle.
Il est également fréquent que les atèles se reniflent les régions ano-génitales.

Les mâles se frottent contre des supports leur région ano-génitale.

 La communication tactile
A l'inverse des autres singes, le grooming est peu développé chez les atèles, ceci étant certainement du à l'abscence de pouce chez cette espèce. Cependant, le toilettage étant également une activité permettant le rapprochement des partenaires sexuels, lors de période de réceptivité, mâle et femelle s’auto-toilettent beaucoup plus fréquemment.
Les atèles sont des animaux très sociaux, il est fréquent qu’ils se fassent des baisers et s’enlacent. Parfois ils s’enserrent mutuellement avec leur queue lors de situation de peur.

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Menaces

Comme toute espèce menacée, l'atèle noir de Colombie subit les circonstances d’une anthropisation grandissante sur son habitat (déforestation, …).

Mais cette espèce est malheureusement aussi très prisée comme animal domestique et tolérée ce qui incite à sa capture. De plus, il est encore intensivement abbatu pour la viande de brousse.

Statut IUCN : en danger critique d'extinction